Déclaration du ministère des Affaires etrangères à l'occasion du 31e anniversaire du massacre des Arméniens à Maragha

10 avril, 2023

Il y a 31 ans, le 10 avril 1992, les forces armées azerbaïdjanaises ont procédé à un massacre brutal planifié de la population pacifique du village arménien de Maragha dans la région de Martakert du Haut-Karabagh. Par conséquent, le village avec une population d’environ 5 000 personnes a été complètement soumis à un nettoyage ethnique, plus de 50 civils ont été brutalement tués et un nombre équivalent des civils a été capturé. Ces données sont documentées dans les rapports des Organisations de défense des droits de l’homme “Human Rights Watch” et “Amnesty International”. Le sort de nombreux otages n’a pas été élucidé à ce jour, et ils sont considérés comme ayant disparu de force.

Le massacre de Maragha était une continuation des pogroms des Arméniens organisés à Soumgaït, Kirovabad et Bakou et l’une des manifestations des crimes de masse commis par les autorités azerbaïdjanaises pour des raisons ethniques. Les crimes délibérées contre la population civile du Haut-Karabagh, les crimes de guerre, leur impunité et leur glorification sont devenus partie intégrante de la politique systémique de l’Azerbaïdjan et ont eu de nouvelles manifestations pendant l’agression de l’Azerbaïdjan contre le Haut-Karabagh en avril 2016, et à plus grande échelle pendant la guerre de 44 jours en 2020, à la suite de laquelle des dizaines de milliers d’Arméniens ont été déplacés de Hadrout, Chouchi et des districts voisins.

Ce n’est pas par hasard que les Arméniens déplacés du Haut-Karabagh en 1988-1991 n’ont jamais eu l’occasion de rentrer chez eux et d’exercer leurs droits, y compris la gestion de leur propriété privée, et aujourd’hui, l’Azerbaïdjan viole les dispositions de la Déclaration trilatérale du 9 novembre 2020 et empêche le retour des personnes déplacées et des réfugiés au Haut-Karabagh et aux districts voisins, ce qui devrait être effectuée sous la supervision du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. En plus, en violant les normes du droit international et ses obligations internationales, Bakou officiel est en train de peupler par les Azerbaïdjanais les territoires arméniens, qui sont passés sous son contrôle, les maisons des Arméniens, dont l’exemple est le village arménien de Talish.

Il est également à noter qu'en violant de manière flagrante les décisions des tribunaux internationaux réputés, l'Azerbaïdjan continue ouvertement de profaner, vandaliser et détruire les monuments et sanctuaires religieux, historiques et culturels arméniens, ayant pour but d'effacer complètement la trace arménienne des territoires sous son contrôle. En même temps, la propagande de haine à l'égard des Arméniens se poursuit au plus haut niveau. Ces actions ont déjà été condamnées à plusieurs reprises par les institutions internationales.

31 ans après le massacre de Maragha, depuis environ quatre mois, l’Azerbaïdjan bloque illégalement le corridor de Latchine qui relie le Haut-Karabagh au reste du monde. La création délibérée d’une crise humanitaire dans le Haut-Karabagh, les violations périodiques du cessez-le-feu et les actions agressives des forces armées azerbaïdjanaises dans le Haut-Karabagh, le ciblage et la terreur constante de la population pacifique démontrent une fois de plus que l’objectif de l’Azerbaïdjan est de soumettre le Haut-Karabagh au nettoyage ethnique.

Aujourd'hui, nous rendons hommage à la mémoire des victimes du massacre de Maragha. Afin de prévenir davantage de tels crimes, nous soulignons une fois de plus l'urgence des mesures actives de la communauté internationale, particulièrement, en utilisant les mécanismes internationaux disponibles.

La République d'Arménie réaffirme sa détermination à l'établissement d'une paix et d'une sécurité à long terme globales dans la région, ce qui est possible par le refus de l’Azerbaïdjan de la politique maximaliste et agressive et par la recherche de solutions équitables aux problèmes existants.

 

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