Réponses du porte-parole du MAE d’Arménie aux questions de l’agence de presse “Armenpress”

03 février, 2022

Question: Se référant au processus de délimitation entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, le ministre des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan a de nouveau déclaré que la partie arménienne met en avant des conditions préalables, soulignant qu'en matière juridique, politique ou moral l'Arménie n'a aucun droit d'imposer des conditions sur la question de la délimitation des frontières. Quel serait votre commentaire à ce sujet-là?

Réponse: Le 26 novembre 2021, le Premier ministre arménien, le Président de la fédération de Russie et le Président azerbaïdjanais ont signé à Sotchi une déclaration, qui est disponible sur internet. Il est clairement souligné dans la déclaration que les dirigeants des trois pays ont convenu de prendre des mesures pour augmenter le niveau de sécurité et de stabilité à la frontière arméno-azerbaïdjanaise et de diriger le processus vers la formation d'une commission bilatérale sur la délimitation et la démarcation.

Il découle de la déclaration signée par les dirigeants des trois pays que les activités de la commission de délimitation et de démarcation devraient être précédées d'accords sur les mesures visant à accroître le niveau de sécurité à la frontière arméno-azerbaïdjanaise et la mise en œuvre de ces accords. C'est aussi logique dans la mesure où il est difficile d'imaginer la mise en place d'une délimitation aux frontières où des violations du cessez-le-feu sont constatées quotidiennement.

La République d'Arménie, étant très intéressée par la pleine mise en œuvre des accords, a formulé ses idées pour leur mise en œuvre.

La partie azerbaïdjanaise n'a donné aucune réponse substantielle et les a rejetées, sans proposer une option pour la mise en œuvre des accords conclus par les dirigeants des trois pays.

Nommer les propositions de l'Arménie «condition», «condition préalable» et ensuite procéder à des évaluations morales, politiques et juridiques à ce sujet n'a aucun lien logique avec le processus susmentionné.

Question: Le ministre des affaires étrangères de l'Azerbaïdjan a également noté que l'Arménie avait sapé les activités du groupe de travail trilatéral. Que diriez-vous de cela ?

Réponse: S’il s’agit du Groupe de travail trilatéral sur les communications régionales, par une drôle de coïncidence, le Premier ministre Pashinyan a annoncé lors de la séance du gouvernement le matin même que l'Arménie était en train de prendre des mesures pratiques pour restaurer le chemin de fer Yeraskh-Julfa-Ordubad-Meghri-Horadiz. Le 2 février, le vice-Premier ministre Mher Grigoryan a eu une discussion substantielle à cet égard à Erevan avec son homologue russe, le vice-Premier ministre Alexei Overchuk, et le directeur général des Chemins de fer russes Oleg Belozyorov.

Évaluant la situation, le Premier ministre Pashinyan a déclaré que les premiers résultats des travaux du Groupe de travail trilatéral semblaient très proches. Dans ce contexte, les déclarations du ministre des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan sont pour le moins paradoxales, et nous espérons qu'elles ne signifient pas la renonciation de l'Azerbaïdjan aux accords sur la réouverture du chemin de fer conclus à Bruxelles. Je voudrais noter que la République d'Arménie réaffirme son attachement aux accords, ce que le Premier ministre a déclaré publiquement à plusieurs reprises.

Il convient de noter que l'Arménie a également fait des propositions à la partie azerbaïdjanaise sur l'ouverture des routes et nous n'avons pas encore reçu de réponse. L'Arménie est prête à commencer à mettre en œuvre ces propositions dès que possible. 

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