Réponse du porte-parole du MAE Vahan Hunanyan à la question de la station de radio “RFE/RL”

25 août, 2021

Question. Ilham Aliyev, le président de l’Azerbaïdjan, vient de déclarer que l’Arménie était soi-disant opposée à la visite de la mission d'enquête de l'UNESCO au Haut-Karabagh. Comment commenteriez-vous cette déclaration ?

Réponse. Il faut préciser que la nécessité de la mise en œuvre en urgence d’une mission d’enquête de l’UNESCO est apparue en 2020, à la suite de la  Guerre de 44 jours. L’objectif était de protéger le patrimoine culturel et religieux arménien du danger imminent de destruction dans les territoires passés sous le contrôle de l’Azerbaïdjan.

Il existe d’ores et déjà de nombreux cas avérés de destructions délibérées et d’actes de vandalisme perpétrés par les forces armées azerbaïdjanaises contre des églises arméniennes et d’autres monuments culturels et religieux, que ce soit pendant les actions militaires ou après l’établissement du cessez-le-feu. En plus, parallèlement à la destruction matérielle des sites du patrimoine religieux et culturel de l’Artsakh, nous constatons également des cas inacceptables de falsifications des faits historiques, ordonnées par les plus hautes autorités de l’Azerbaïdjan, de déformation de l’identité et de l’appartenance des monuments arméniens et de modifications des caractéristiques architecturales.

Probablement, pour dissimuler ses crimes culturels, l’Azerbaïdjan fait obstacle à la visite d’experts de l’UNESCO en accusant l’organisation de « parti pris ».La pratique consistant à créer des obstacles à la mise en œuvre de la mission par les autorités azerbaïdjanaises et à politiser la question continue donc. Rappelons également qu’en décembre 2020, le directeur  général adjoint de l’UNESCO pour les affaires culturelles a déclaré que l’Azerbaïdjan refusait son accord à l’organisation de la mission.

Il est à noter, que de son côté, l’Arménie a approuvé et salué la création de la mission d’enquête de l’UNESCO et est qu’elle est prête à soutenir sa mise en œuvre dans les plus brefs délais, en accord avec la «Convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflits armés», conformément à la Convention de La Haye et de ses deux protocoles annexes.

Le patrimoine culturel et religieux de l’Artsakh qui est menacé a besoin urgemment de l’attention internationale afin de le préserver comme il sied et de prévenir les cas de vandalisme. La mise en œuvre de la mission de l’UNESCO et l’étude approfondie de ce patrimoine historique et culturel contribueront aux efforts visant à le préserver dans les territoires passés sous le contrôle de l’Azerbaïdjan et à prévenir d’éventuels développements négatifs.

La partie arménienne est intéressée par la mise en œuvre de la mission dès que possible et elle continue de faire des efforts résolus dans ce sens.

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