Déclaration du Ministère des Affaires étrangères de la République d’Arménie

25 avril, 2016

Aujourd'hui, à l'Assemblée générale et au Conseil de sécurité de l'ONU l'Azerbaïdjan a diffusé une autre lettre provocatrice datée du 14 avril 2016 dans laquelle - cherchant à rejeter la faute sur l'Arménie - il dénonce unilatéralement l’accord de cessez-le-feu trilatéral signé le 12 mai 1994 entre l'Azerbaïdjan, le Haut-Karabakh et Arménie sans limitation dans le temps.

L'Arménie condamne fermement cette démarche de Bakou avec laquelle l'Azerbaïdjan viole grossièrement l’accord de cessez-le-feu de mai 1994 toute en mettant en question l'accord sur le renforcement du cessez-le feu de juillet 1994 et l'accord sur la consolidation du cessez-le feu de février 1995. Notamment, l'accord de juillet 1994 exige à l'Azerbaïdjan de maintenir le régime de cessez-le-feu jusqu'à la signature d’un grand accord politique".

À cet égard, les coprésidents du Groupe de Minsk ont ​​déjà exprimé leur position à l'Azerbaïdjan, y compris au sein de l'OSCE, indiquant en particulier que les accords de 1994 et de 1995 - dont les termes restent en vigueur – constituent toujours le fondement de la cessation des hostilités dans la zone de conflit. Les coprésidents ont appelé à respecter strictement les accords mentionnés ci-dessus et à ne pas permettre leur violation. Ignorant cet appel, l'Azerbaïdjan a recouru à une nouvelle provocation.

Il est à souligner que l'accord verbal conclu à Moscou le 5 avril 2016, à laquelle l'Azerbaïdjan se réfère dans sa lettre, a été destiné notamment à la cessation des actes d’agressions déclenchés par l'Azerbaïdjan contre le Haut-Karabakh et - comme les coprésidents l’ont déclaré - au rétablissement du régime de cessez-le-feu. Il est plus qu’évident, que cet accord verbal ne peut aucunement remplacer l'accord de cessez-le-feu du 12 mai 1994.

Les accords de cessez-trilatérales de 1994 et de 1995 ont servi pendant des années comme la base de la préservation du cessez-le-feu fragile. Toute démarche portant atteinte à ces accords constitue un sérieux obstacle dans le processus de paix, entrave les efforts déployés par les médiateurs et le Représentant personnel du Président en exercice de l'OSCE et porte atteinte à la sécurité régionale.

Arménie fait appel au pays coprésidents, à la communauté internationale de prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour obliger l'Azerbaïdjan à respecter strictement l'accord de cessez-le-feu de 1994 et de tenir ses engagements internationaux de renoncer à la menace ou le recours à la force.

Tenant compte des possibles conséquences dangereuses émanant de cette démarche irresponsable de la part de l'Azerbaïdjan le Ministère des Affaires étrangères de la République d’Arménie déclare que l’Arménie en tant qu’une partie signataire des accords du cessez-le-feu et sur la consolidation du cessez-le-feu de 1994 et de 1995 exercera tous les efforts possibles et prendra toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité du Haut-Karabakh et de sa population. 

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