La déclaration du ministère des Affaires étrangères de la République d’Arménie à l'occasion de la commémoration du Génocide arménien

27 avril, 2019

Le 24 avril, les Arméniens de tous les coins du monde, avec le peuple arménien, les amis du peuple arménien et de l’humanité, ont commémoré le 104e anniversaire du Génocide arménien. De nombreux pays, communautés et sociétés ont participé à cette commémoration dans le monde entier. Nous sommes reconnaissants à tous, aux dirigeants de différents pays du monde, aux parlementaires, aux bienfaiteurs, aux scientifiques, aux journalistes et aux défenseurs des droits de l'homme de se tenir aux côtés du peuple arménien la journée de la commémoration de 1,5 million de victimes du Génocide arménien.

La Turquie continue toutefois de s'en tenir à la politique odieuse de négationnisme, portant atteinte à la dignité et à la mémoire des victimes du Génocide et manifestant l'incapacité de faire face à son passé, ce qui a été à nouveau manifesté dans le discours prononcé par le Président turc le 24 avril dernier. La référence aux victimes du Génocide en tant que «bandes arméniennes et leurs partisans» est extrêmement insultante et déplorable. La justification du Génocide arménien, planifiée et perpétrée par le gouvernement ottoman comme "réinstallation" et qualifiée par la suite "d'acte le plus raisonnable", est particulièrement choquante, et atteste en même temps de l'intention de détruire totalement ou partiellement la population arménienne de l’Empire ottomane, conformément à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.

En outre, la Turquie a constamment essayé d'introduire une dimension religieuse dans son négationniste, ce qui est plus que méprisable. Aucune religion du monde ne peut justifier les auteurs du génocide et leurs partisans. L’histoire du Génocide arménien avec de nombreux sauveteurs issus des communautés musulmanes, y compris des chefs religieux, ainsi que sa large reconnaissance internationale et sa condamnation en est un bel exemple.

Comme en 1915, dans plus d'un siècle, les dirigeants de la Turquie continuent de s’opposer de manière flagrante à l'opinion publique internationale et à la réalité historique. La politique de déni et de justification de la Turquie constitue une subversion flagrante de la lutte contre l’impunité pour les crimes d’atrocité, la promotion de la responsabilité, la réconciliation et la prévention du génocide. Cela les entrave efforts importants déployés par la communauté internationale visant à prévenir les situations dans lesquelles le crime de génocide pourrait être commis.

Ces actions et cette politique constituent des actions évidentes d'incitation à la haine et aux crimes d'atrocités. Elles démontrent l'incapacité et l'échec du gouvernement turc à protéger les populations du génocide et constituent une menace à la paix, à la sécurité et à la stabilité internationales et régionales.

L'Arménie exhorte la communauté internationale à condamner fermement l'atteinte portée à la mémoire et à la dignité des victimes du Génocide et des survivants, et à prendre de nouvelles mesures résolues pour renforcer la responsabilité des États de s'acquitter de leur responsabilité de protéger les populations du crime de génocide, de lutter contre l'impunité et de prévenir les crimes pareils, y compris l'incitation à le commettre. La commémoration et le respect de la dignité des victimes du Génocide comptent parmi les outils les plus importants en matière de prévention du Génocide.

 

 

Imprimer la page