Déclaration de l'Arménie à propos du septième Forum de l’Alliance des civilisations des Nations Unies

20 avril, 2016

Dans les premières heures du 2 avril 2016, l’Azerbaïdjan a déclenché des opérations offensives à grande échelle contre le Haut-Karabagh violant ainsi les Accords trilatéraux de 1994 sur cessez-le-feu et de 1995 sur la consolidation du cessez-le-feu, signé par l'Azerbaïdjan, le Haut-Karabagh et l'Arménie, qui sont à durée indéterminée. L'Azerbaïdjan a violé les principes fondamentaux du droit international, les décisions et déclarations adoptées par les Sommets de l'OSCE et les Conseils ministériels, en méprisant grossièrement les Déclarations des Présidents des pays coprésidents du Groupe de Minsk - la Fédération de Russie, les États-Unis d'Amérique et la République française concernant la résolution du conflit du Haut-Karabagh.

Dès le début de l'offensive azerbaïdjanaise, les infrastructures civiles et la population civile, y compris les enfants et les personnes âgées, sont devenus cibles délibérées et aveugles. Parmi les premières victimes civiles était un garçon de 12 ans qui a été tué devant le bâtiment de l'école à la suite d'une attaque de missiles Grad, blessant également deux autres écoliers.

Dans l'un des villages du Karabakh trois personnes âgées, y compris une femme âgée de 92 ans ont été brutalement torturées, mutilées et tuées. En outre, trois soldats captifs des forces armées du Haut-Karabagh ont été décapités par les forces armées azerbaïdjanaises dans le style d’ISIL; cet acte a ensuite été célébré dans les villes et villages et diffusé par les réseaux sociaux. De plus, lors de l'échange des corps des victimes entre le Haut-Karabagh et l'Azerbaïdjan effectué par la médiation du Comité international de la Croix-Rouge et le Bureau du Représentant personnel du Président en exercice de l'OSCE, il a été enregistré que les corps des victimes transférés par la partie azerbaïdjanaise avaient les preuves de graves tortures et mutilations.

Ces actes barbares de l'Azerbaïdjan, allant au-delà des normes élémentaires du monde civilisé, constituent des violations des instruments fondamentaux internationaux, y compris la Déclaration universelle des droits de l'homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, la Convention relative aux droits de l'enfant, etc. Dans ce contexte, il est également impératif de mentionner spécifiquement la violation flagrante par l'Azerbaïdjan de la Convention de Genève de 1949, qui traite, entre autres, les groupes exposés à des risques spécifiques, tels que les enfants, les femmes et les personnes âgées et son protocole additionnel de 1977.

L'Azerbaïdjan montre son mépris total du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire. Les violations persistantes des droits de l'homme à l'intérieur d'Azerbaïdjan, les attaques constantes et l'emprisonnement de ses représentants de la société civile, des médias et des défenseurs des droits humains, associés à la diffusion régulière de l'intolérance et de la haine contre le peuple arménien, constituent un terrain fertile pour l'aventurisme militaire criminelle du régime azerbaïdjanais.

Pendant les jours précédant le septième Forum de l'Alliance des Civilisations des Nations Unies, les Forces armées de l'Azerbaïdjan continuent de violer le cessez-le-feu, causant de nouvelles pertes humaines. Depuis le début de l'agression de l'Azerbaïdjan et jusqu'à aujourd'hui, des centaines de personnes ont été tués et blessés, y compris parmi la population civile au résultat de l'agression de l'Azerbaïdjan. Ceci est une manifestation d’absurdité de célébrer la création d’un monde plus pacifique et socialement inclusive, la construction du respect entre les peuples de différentes identités culturelles et religieuses dans un pays dont les autorités sont impliquées dans des barbaries et meurtres à seulement quelques centaines de kilomètres du lieu du Forum. Ceci est une offense au prestige et à l'intégrité de l'Alliance.

Dans cette situation désastreuse, la tenue en Azerbaïdjan du septième Forum aurait dû être annulé - un pays qui viole grossièrement les objectifs, les principes et les valeurs mêmes de l'Alliance des civilisations.

L'Arménie reste attachée aux objectifs de l'Alliance et reste son ami. Toutefois, compte tenu des circonstances, l'Arménie ne se joint pas au consensus sur la Déclaration du septième Forum de l'Alliance des Civilisations des Nations Unies. Par conséquent, en l'absence de consensus la Déclaration ne peut pas être adopté.

Arménie rejette le septième Forum, qui se tiendra à Bakou, dans son intégralité, y compris ses résultats.

Le 19 avril, le texte qui précède a été envoyé aux Etats membres de l'Alliance des civilisations des Nations Unies. 

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